Je ne suis pas une héroïne .mais fin mars, j étais en congé. Un mail de l ARS, on recherche des infirmières dans les ehpad. 15 minutes plus tard, je suis en contact avec l ehpad de mon secteur. Beaucoup de résidents sont de mes anciens patients, le virus a déjà frappé, nous sommes dans un des premiers clusters. Je me propose pour 4 jours, ce sera 5 jours de suite , 50 h épuisants et dur moralement. Le second jour, je craque a la coupure j ai .peur que ce soit l hécatombe, déjà 10 morts ! Il y en aura 6 pendant mon remplacement, deux infirmières sont touchées.
Quel stress de passer de chambres en chambres, peur de contaminer les autres, de contaminer son conjoint , de se contaminer et de le transmettre lors de ma reprise en libéral!
- Je suis consternée de voir ce que on impose à ces pauvres personnes âgées , le confinement dans la chambre, l incapacité pour les couples de se voir même s ils sont tous les 2 ds l établissement. Une femme à appris que son mari est atteint, il mourra sans qu’elle ai pu lui le revoir !, Les familles inquiétes appellent pour avoir des nouvelles. La distribution des médicaments , avec prise des températures est fastidieuse, nous sommes sans cesse interrompues mais elles manifestent de la reconnaissance. Un fils me demande de lui passer son père en fin de vie, je tiens le téléphone et vois le visage du vieil homme opiner sans pouvoir prononcer de parole, je désinfecte mon téléphone et repars.
- Ce fut une expérience éprouvante mais riche humainement car j ai travaille avec des équipes motivées qui malgré le manque de matériel de protection allaient au front et essayaient d apporter du réconfort.
- Mourir seul, ne pas accompagner son parent , son conjoint dans les derniers instants de vie , ‘ne pas pouvoir le voir pour commencer son deuil c est inacceptable . Il va falloir réfléchir à cela pour ne pas imposer de nouveau de tels traumatismes!