Il est plus facile d’imaginer des jeunes filles et femmes vivant leur féminité avec difficulté dans les pays en voie de développement. Pourtant, d’après l’étude réalisée par l’IFOP en 2019 pour le compte de Dons Solidaires, près de 1,7 M de femmes vivant en France ne peut vivre leurs règles avec dignité. Parmi elles, des mères isolées, des salariées occasionnelles, des femmes détenues qui ne peuvent acheter des protections hygiéniques en quantité suffisante. Au-delà de la gêne, elles utilisent ce dont elles disposent. Elles bricolent des dispositifs avec ce qu’elles ont sous la main. Le risque d’infection est important et nulle n’est à l’abri d’un choc toxique pouvant avoir de graves répercussions, voire causer un décès.
De nombreuses collégiennes, lycéennes ou étudiantes sont également touchées, contraintes de s’absenter, elles prennent du retard dans leurs études et certaines décrochent. Leurs absences répétées sont malheureusement consignées dans les bulletins scolaires et impactent l’accès aux études supérieures.
En tant qu’infirmier de famille, le professionnel de santé est également là pour soutenir et suggérer des solutions adaptées à chaque situation. La mise en relation avec une assistante sociale, le planning familial ou toute association d’aide sociale peut permettre à chaque femme de réduire cette inégalité.
Comment bouger les règles ?
Collecter et distribuer des protections hygiéniques jetables est le premier réflexe. Il permet d’agir immédiatement, mais n’est pas la seule réponse défendue par l’association Règles élémentaires qui se bat pour faire bouger les règles. En effet, permettre aux personnes vulnérables de vivre dignement leur féminité permet aussi d’accompagner leur (ré)insertion.
Le Ministère des Solidarités et de la Santé et de la Direction Générale de la Cohésion Sociale a entendu le message et expérimente la gratuité des protections hygiéniques dans plusieurs lieux collectifs (lycées, universités, centres d’accueil, etc.) depuis cette année.
Néanmoins, l’association Règles élémentaires, aimerait aller plus loin afin que :
– des bons d’achat puissent être distribués aux femmes démunies
– des distributeurs soient accessibles dans les centres de détention, les plannings familiaux, les écoles, les centres d’accueil de femmes, les commissariats, etc.
– les mutuelles puissent rembourser des dispositifs durables (protections lavables, cup, culottes menstruelles) qui demeurent chers à l’achat
Agir près de chez soi
Une fois ce tabou dénoncé, il serait dommage de rester les bras croisés. En partenariat avec Règles élémentaires, de nombreuses associations agissant auprès des plus démunis collectent et distribuent des protections hygiéniques lors des maraudes.
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