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Lyon, le 11 juin 2020

 

A la veille de la venue à Lyon d’Emmanuel Macron et alors que vient de s’ouvrir le Ségur de la Santé dans un contexte social tendu, l’URPS Infirmiers Libéraux Auvergne-Rhône-Alpes déplore une nouvelle fois le manque de considération des pouvoirs publics à son égard. Des professionnels de santé pourtant en première ligne depuis le début de l’épidémie de Covid-19. Aujourd’hui, ils réclament des comptes et menacent de se désengager de tous les projets en cours s’ils ne sont pas entendus.

Le compte n’y est pas ! Depuis l’ouverture du Ségur de la Santé, le 25 mai, et à la veille de la venue à Lyon d’Emmanuel Macron, la colère monte dans les rangs de l’URPS Infirmiers Libéraux Auvergne-Rhône-Alpes.

Lors de la pandémie liée au Covid-19, les 13 500 infirmiers libéraux de la région ont été en première ligne dans la lutte contre la propagation du virus et le suivi des personnes infectées. Une implication de tous les instants, en sacrifiant leurs congés et leur vie de famille.

Un mois plus tard, cet engagement semble avoir été déjà oublié par le gouvernement. Alors que les infirmiers libéraux attendent des mesures fortes pour saluer leur abnégation et leur sens du sacrifice, ils ne peuvent que déplorer l’absence de leur organisation professionnelle dans les groupes de travail du Ségur de la Santé.

Ecartés de la réflexion sur la réforme du système de santé et des négociations sur la revalorisation de leur profession, les dirigeants de l’URPS Infirmiers Libéraux Auvergne-Rhône-Alpes brandissent aujourd’hui la menace d’un mouvement de contestation pour faire entendre leur voix. « Nous ne pouvons pas rester les bras croisés alors que se joue notre avenir sans avoir droit à la parole. Nos conditions de travail ne cessent de se dégrader, notre pouvoir d’achat régresse depuis des années, sans que nos gouvernants s’émeuvent de la précarisation de notre profession », gronde Lucien Baraza, le président de l’URPS Infirmiers Libéraux Auvergne-Rhône-Alpes.

Une mobilisation de tous les instants

Une colère d’autant plus justifiée que les infirmiers libéraux ont multiplié les initiatives durant la période de confinement pour faire face à la situation dramatique. « Le Covid-19 a révélé au grand public l’expertise des infirmiers libéraux au quotidien et en situation de crise. Nous avons réagi très vite à cette urgence sanitaire pour protéger la population saine comme les malades du virus. Tout a été mis en œuvre pour assurer la continuité et la permanence des soins avec notamment la création de tournées partagées. Nous avons aussi organisé les renforts dans les EHPAD en détresse en sollicitant les remplaçants infirmiers afin d’augmenter notre capacité d’accès aux soins », détaille Louise Ruiz, infirmière libérale, présidente de l’association Infirmiers Éclaireurs et secrétaire générale adjointe de l’URPS-Infirmiers Auvergne-Rhône-Alpes.

Alors que le gouvernement avait affiché durant la crise sa volonté de revoir la position sociale des infirmiers, le Ségur s’est donc ouvert sans que ce corps médical indispensable au système de santé soit représenté. Inadmissible.

« Une fois de plus, les médecins, qui ne sont pas infirmiers, vont prendre des décisions pour nous ! Soit le gouvernement a peur de nous, soit il sous-estime nos capacités intellectuelles et notre expertise, soit il nous range dans la catégorie des subalternes », regrette Louise Ruiz.

Bénéficier enfin d’une juste reconnaissance

Lassés des promesses non tenues, les infirmiers libéraux d’Auvergne-Rhône-Alpes réitèrent leur souhait de faire entendre leur voix et de défendre leurs arguments. « Les médecins ne décideront pas pour les infirmiers ! », prévient Louise Ruiz.

Si la profession infirmière se trouve une nouvelle fois écartée des grandes décisions nationales de santé, si l’exercice libéral de cette profession ne bénéficie pas d’une juste reconnaissance, l’URPS en tirera les conséquences. Quitte à remettre en cause ses engagements dans la mise en place des plans de santé. « Nous nous sommes beaucoup investis dans la loi de santé 2022, la loi HPST, la constitution des CPTS… S’Il le faut, nous n’hésiterons pas à nous désengager de tous ces projets qui ne pourront pas se concrétiser sans la participation des infirmiers libéraux », conclut Lucien Baraza.

 

 

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