Les infirmiers libéraux Région Auvergne Rhone-Alpes, qui ont beaucoup donné pendant la crise sanitaire liée au Covid 19, ne participent pas au Ségur de la Santé. Ils ne veulent pas être les dindons de la farce, et le feront savoir à E. Macron, à l’occasion de sa visite à Lyon, au siège de Sanofi.
A la veille de la venue à Lyon d’Emmanuel Macron et alors que vient de s’ouvrir le Ségur de la Santé dans un contexte social tendu, l’URPS Infirmiers Libéraux Auvergne-Rhône-Alpes déplore une nouvelle fois le manque de considération des pouvoirs publics à son égard. Des professionnels de santé pourtant en première ligne depuis le début de l’épidémie de Covid-19. Aujourd’hui, ils réclament des comptes et menacent de se désengager de tous les projets en cours s’ils ne sont pas entendus.
A défaut d’être invité, Lucien Baraza connaît une oreille attentive au Ségur de la Santé. Puisqu’en tant que président de l’URPS Auvergne-Rhône-Alpes (Union Régionale des Professionnels de Santé Infirmiers Libéraux), il n’a pas cet honneur, il s’entretiendra mardi avec le directeur de l’ARS Jean-Yves Grall. Pendant ce temps, Emmanuel Macron sera chez Sanofi à Marcy-l’Etoile (Rhône), ce mardi 16 juin, et des professionnels de santé manifesteront à Lyon à l’appel de la CGT.
« Les médecins parlent à notre place »
« On veut être écouté. Ceux qui parlent pour nous sont les médecins. On est des acteurs à part entière » revendique Lucien Baraza. Les infirmiers libéraux sont 13.500 en Auvergne-Rhône-Alpes. « Nous avons permis la prise en charge de patients à domicile en téléconsultation ou à domicile sans les faire passer par l’hôpital. » Pendant plus d’un mois, les infirmiers libéraux ont sillonné les routes de la région pour traiter des cas de Covid-19. « On assure le maillage sur le territoire, il n’y a pas de zone blanche. »
Un maillage où tous les maillons, médecins, infirmiers et pharmaciens, ont bien su se coordonner selon lui. Même s’il estime que sa profession n’a pas été assez impliquée. « On a fait des tests PCR, mais on ne nous a jamais donné les résultats. Le traçage des cas contacts n’était consultable que par les médecins, les infirmiers libéraux en était exclus. » regrette-t-il.
Alors demain il parlera à l’oreille du président de l’ARS d’Auvergne-Rhône-Alpes. S’il n’appelle pas à défiler, il soutient néanmoins la manifestation des professionnels de santé qui se déroulera pendant son entretien.
Cette manifestation partira à 13h ce mardi 16 juin de l’hôpital Edouard Herriot, à Lyon, pour rejoindre l’Agence Régionale de Santé. Les professionnels de santé souhaitent une revalorisation de leurs salaires et une amélioration de leurs conditions de travail.