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Les violences ou comportements inadaptés au travail 

Les conditions de travail des professionnels de santé se sont détériorées. Outre le contexte global, le ton des patients ou de l’entourage est de plus en plus condescendant, le niveau d’exigence fort. Les Infirmiers Libéraux sont également exposés et parfois vulnérables, au domicile des patients.

Les comportements abusifs des patients 

Quelle que soit la nature de l’agression, il y a des répercussions pour le professionnel de santé : plus de stress, d’anxiété, d’agressivité parfois, dans sa vie professionnelle comme personnelle. On a beau se dire fort, il reste toujours des traces. Témoignages.

« J’avais un patient avec une injection régulière. Je voyais bien qu’il me dragouillait, mais ça restait correct. Et puis un jour où je me baissais pour ranger mes affaires dans ma sacoche, j’entends un tonitruant « Oh putain, quel cul ! ». Estomaquée, je lui réponds que ces paroles sont déplacées et je l’intime au respect. Je n’obtiendrais pas d’excuse. Peu de temps après, il m’a surprise près de la voiture où il m’a coincée avec la portière, en profitant pour me caresser la jambe, sur le parking. Je portais un jean normal, rien de provoquant. Je ne suis plus retournée chez ce patient ». Catherine (74)

« Je suis arrivée chez un nouveau patient qui a refermé à clef la porte d’entrée derrière moi. Je lui ai demandé pourquoi, car je ne restais pas longtemps. Il a bredouillé des excuses par rapport à l’insécurité. Il avait bu et était débraillé. J’ai fait le soin en restant sur mes gardes et par chance ma collègue m’a appelée pour me donner une précision. Je l’ai fait passer pour mon mari et confirmé un pseudo r.v juste après en indiquant l’adresse où je me trouvais. « je ne suis pas loin, je termine mon soin chez X rue X, j’arrive ». J’ai vu le regard de mon patient changer, je suis partie rapidement et n’y suis plus retournée. » Hanane (69)

Dans un autre registre, notre métier est dévalorisé. Nous sommes corvéables à merci. Et gare à nous si nous nous rebiffons.

« On me prend parfois pour le coursier ou l’aide-ménagère en me demandant de passer à la pharmacie récupérer l’ordonnance et les médicaments, acheter le pain, rentrer ou descendre la poubelle, récupérer le courrier. Et en plus, il faudrait que j’arrive à l’heure, avec le sourire et pas trop exigeant sur le remboursement. Euh, en fait, je suis juste Infirmier. » Georges (69)

Les bêtes ne sont pas nos amies, pour des raisons d’hygiène, mais pas seulement.

« Les chiens, c’est la plaie à domicile. Ils nous disent tout le temps, il n’est pas méchant. Je n’ai pas peur des chiens, mais il y a parfois de sacrés molosses dans les appartements. C’est stressant et l’odeur en plus… Quand j’arrive, je demande que le chien soit enfermé ou j’isole le patient pour faire mon soin plus sereinement. » Fiona (26)

Dans le cadre de sa mission de santé, l’infirmier peut détecter des situations anormales soit de la part du patient lui-même, soit de son entourage. D’ailleurs, l’URPS Infirmiers ARA a créé la cellule de veille Infirmiers Eclaireurs pour signaler les situations à risque chez les patients.

« J’ai souvent des patients avec des troubles psy. Avec l’expérience, j’ai appris à évaluer leur agitation et du coup à mesurer la possibilité de faire ou non le soin. Pour certains, je les fais allonger dès que j’arrive pour les faire respirer profondément. Je fais cet exercice en même temps qu’eux pour donner le rythme, pendant que je me mets en place. Ça ne règle pas tout, mais ça fait baisser sensiblement la nervosité. » Laureen (38)

Quelques conseils pratiques 

  • Exiger que le patient vous accueille habillé.
  • Ne jamais tourner le dos au patient.
  • Toujours se mettre du côté de la porte.
  • Ne pas copiner et toujours veiller à maintenir une distance de sécurité.
  • Garder ses clefs de voiture dans sa poche.
  • Garer son véhicule en position de départ.
  • Indiquer régulièrement où on en est de sa tournée (mail ou sms automatique) au cabinet ou à son entourage.
  • En cas de comportement inapproprié, de blessure, de morsure de chien, informer le médecin traitant et porter plainte. En parler à ses collègues. Ne pas rester seul(e) ni minimiser la situation.

Le soin infirmier n’est pas un service 

L’infirmier devrait intervenir dès qu’on « le sonne » comme un chauffeur Uber parce que le patient n’a pas de temps à perdre. Il faudrait venir très tôt le matin parce qu’il a une réunion ou tard, après sa séance de sport… De plus, il faudrait accepter d’être noté sur internet comme un restaurant. À l’URPS, nous luttons pour faire reconnaître la profession auprès des prescripteurs, mais aussi de la population. Nous aimons passionnément notre métier et le lien que nous tissons avec nos patients majoritairement, heureusement, très agréables et attentionnés. Nous refusons de devenir un « simple » service.

#violenceautravail

+ d’infos

Synthèse du rapport 2019 OVNS Violences en santé

https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/_onvs_synthese_du_rapport_2019.pdf

 

Quelques numéros utiles

Violences Femmes Info 3919

SOS Violences 0810 55 55 00

SOS Homophobie 01 48 06 42 41

Suicide Écoute 01 45 39 40 00

Drogue Alcool Tabac Info Service 0810 23 13 13

 

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